Si votre enfant est en situation de handicap, vous pouvez bénéficier de différentes aides financières pour compenser les frais liés à son éducation et à son autonomie. Parmi ces aides, il existe l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé ou AEEH et son complément. Mais aussi la prestation de compensation du handicap ou PCH. Ces deux dispositifs ont des modalités et des montants différents. Et il n’est pas toujours facile de savoir lequel choisir. Nous vous expliquons par la suite les caractéristiques de l’AEEH et de la PCH. Et surtout les conditions et les possibilités de cumul.
Les prestations offertes aux enfants handicapés
D’une part, l’AEEH est une allocation versée par la CAF ou la MSA aux parents d’un enfant handicapé de moins de 20 ans. Elle vise à compenser les frais d’éducation et de soins apportés à l’enfant. Le montant de l’AEEH de base est de 132,75 euros par mois en 2023. Il peut être majoré par un complément d’AEEH. Ce dernier varie selon le taux d’incapacité de l’enfant, ses besoins, et les ressources de la famille. Le complément d’AEEH peut aller de 99,93 euros à 1 123,08 euros par mois.
D’autre part, la PCH est une aide financière versée par le Conseil Départemental aux personnes en situation de handicap. Elle permet de compenser les conséquences du handicap sur la vie quotidienne. La PCH peut comprendre différents volets. A savoir, une aide humaine pour rémunérer une tierce personne. Une aide technique afin de financer l’achat ou la location de matériel adapté au handicap. Mais également une aide à l’aménagement du logement ou du véhicule, une aide animalière ou l’aide exceptionnelle. Son montant varie selon les besoins de la personne handicapée mais n’est pas plafonnée. Et contrairement à l’AEEH et son complément, elle n’est pas soumise à condition de ressources.
Les conditions pour bénéficier de ces prestations sont parfois similaires. L’enfant handicapé devant avoir un taux d’incapacité d’au moins 80%. Ou un taux compris entre 50% et 79% si son handicap limite fortement son autonomie. Il faut également qu’il réside en France de façon permanente. La demande de droits doit être faite directement auprès du guichet unique. A savoir la MDPH de votre département.
Comment choisir entre l’AEEH et la PCH ?
Depuis le 1er avril 2008, les parents d’un enfant handicapé ont un droit d’option entre le complément d’AEEH et la PCH. Ce choix doit se faire en fonction des besoins de l’enfant et des avantages de chaque aide.
Le complément d’AEEH est une allocation familiale qui dépend des ressources de la famille et du nombre d’enfants à charge. Elle est cumulable avec d’autres prestations sociales comme l’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS) ou le Complément Familial. Elle est également exonérée d’impôt sur le revenu.
La PCH est quant à elle une aide individuelle. Elle dépend des besoins de la personne handicapée et de son projet de vie. Elle est modulable et personnalisée. C’est pourquoi elle couvre aussi bien des dépenses variées que spécifiques. Elle est révisable en cas de changement de situation. A noter que ces composantes sont imposables à l’impôt sur le revenu à l’exception de l’aide humaine.
Pour faire le bon choix, vous devez donc comparer les propositions figurant dans le plan de compensation élaboré par la MDPH. Normalement, les montants offerts pour l’AEEH, son complément et la PCH doivent y figurer. Vous disposez de 15 jours suivant la notification pour exprimer ce choix.
Pas d’inquiétude néanmoins, il est toujours possible de changer ce choix à tout moment. Cependant, vous devrez soumettre une nouvelle demande à la MDPH. Et pour rappel, le passage de la PCH au complément d’AEEH n’est pas automatique. Vous devez à nouveau remplir les conditions d’ouverture au complément d’AEEH.
Peut-on cumuler le complément d’AEEH et la PCH ?
Le cumul du complément de l’AEEH et de la PCH est possible dans un cas bien spécifique. Par exemple si vous percevez l’AEEH de base et un complément d’AEEH. Vous pouvez alors cumuler l’élément « aménagement du logement et du véhicule et éventuels surcoûts résultant du transport » de la PCH avec tous les niveaux de complément d’AEEH. C’est la seule exception permise par la loi.
A noter que l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé n’est pas toujours optimal. Si vous percevez l’AEEH de base mais que votre enfant n’est pas éligible au complément d’AEEH. Et qu’il peut aussi bénéficier de plusieurs éléments de la PCH. Vous pouvez avoir intérêt dans certaines situations à renoncer à l’AEEH de base pour bénéficier d’une aide encore plus importante.
Il est donc important de comprendre que chaque situation est différente. Et que le cumul d’AEEH et de PCH est parfois possible. Rien de mieux que d’effectuer des simulations pour connaitre les solutions les plus avantageuses pour votre enfant.