Un dossier MDPH validé n’est pas figé dans le temps. Votre situation de handicap peut évoluer, et même parfois de manière brutale. Cela à des répercussions profondes sur votre qualité de vie. Heureusement, la législation française prévoit la possibilité de revoir les droits accordés. Ceci dès lors qu’une aggravation de l’état de santé est constatée. Cette démarche repose sur la demande volontaire d’une révision de votre dossier MDPH. Le dossier d’aggravation MDPH à compléter n’est rien d’autre que le formulaire générique à savoir le Cerfa n°15692.
La demande de révision peut concerner un adulte, un enfant ou une personne aidée par un proche. Elle suppose que le handicap a évolué de manière significative. Au point d’engendrer un basculement de la reconnaissance du taux d’incapacité, l’ouverture à de nouveaux dispositifs ou la modification d’une orientation scolaire ou professionnelle.
Révision du dossier MDPH pour un adulte
L’aggravation du handicap chez un adulte peut se traduire par une perte d’autonomie, une limitation des déplacements ou une difficulté accrue à exercer une activité professionnelle. Ces éléments peuvent avoir un impact direct sur vos droits sociaux. Mais aussi vos prestations et votre projet de vie. Si votre taux d’incapacité initial était évalué entre 50 et 79 % et que votre situation s’est dégradée au point de dépasser le seuil des 80 %, vous êtes potentiellement éligible à une reconnaissance de handicap plus lourde. Et donc à de nouveaux droits.
Pour en bénéficier, la demande de révision de votre dossier MDPH est à votre initiative. Elle peut permettre une mise à jour de votre orientation professionnelle. Cela peut se traduire par une ouverture vers des dispositifs d’emploi accompagné. L’accès à des centres de rééducation professionnelle. Ou encore l’obtention d’un aménagement de votre poste de travail. Une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) avec de nouveaux éléments peut être reconsidérée.
L’aggravation peut également vous donner accès à une majoration de l’allocation adulte handicapé, à la PCH et à des dispositifs spécifiques liés à votre autonomie. Les volets de la prestation de compensation comprennent l’aide humaine, l’aménagement du logement et le transport adapté.
Pour appuyer votre demande, il est recommandé de joindre un nouveau certificat médical détaillé. Il est essentiel que le dossier d’aggravation MDPH exprime également les nouveaux impacts concrets sur votre quotidien. Une description précise de vos difficultés à accomplir des actes simples renforce l’analyse de l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH.
Dépôt du dossier d’aggravation MDPH pour un enfant
Chez l’enfant, les besoins évoluent lors des étapes clés du développement ou du passage d’un cycle scolaire à un autre. Un enfant atteint de troubles neurodéveloppementaux, d’une maladie rare ou d’un handicap moteur peut rencontrer de nouvelles difficultés. Il est donc parfois nécessaire de revoir son orientation ou les aides humaines qui lui sont attribuées.
Cette révision vise à adapter les réponses institutionnelles à la réalité de l’enfant. Elle peut aboutir à une orientation vers un établissement médico-social (IME, ITEP), à une demande d’auxiliaire de vie scolaire ou à des interventions éducatives spécialisées. Les parents peuvent également demander l’extension de la PCH pour couvrir des aides techniques ou des temps de répit.
Idem que pour un adulte, il est fortement conseillé de joindre au dossier des bilans pluridisciplinaires récents. Vous pouvez aussi compléter la demande avec les comptes rendus d’équipes éducatives ou un projet de vie. Le formulaire reste le même que pour une première demande. Mais la partie consacrée à l’évolution de la situation devra être détaillée avec attention.
Evolution du rôle de l’aidant face à un changement de situation
Qu’il s’agisse d’un parent, d’un conjoint, ou d’un proche, l’aidant joue un rôle essentiel dans la prise en charge quotidienne de la personne en situation de handicap. Lorsque l’état de santé de la personne aidée se dégrade, c’est souvent l’aidant qui en est le premier témoin. Il peut aussi être à l’origine de la démarche de révision du dossier MDPH, notamment lorsqu’il constate une perte d’autonomie ou une augmentation des besoins en assistance.
L’aidant est également concerné indirectement par cette procédure. En effet, une aggravation de la situation et donc le dépôt d’un nouveau dossier MDPH peuvent justifier de nouvelles aides à destination de l’aidant lui-même. Cela peut prendre la forme d’un aménagement de temps de travail ou d’un congé de proche aidant. Ou encore d’un soutien financier via la majoration pour tierce personne.
Lorsque le handicap s’aggrave, l’aidant peut aussi accompagner la personne dans la collecte des documents nécessaires, la prise de rendez-vous médicaux ou l’accès au portail numérique de la MDPH. Il peut jouer un rôle actif dans la rédaction des observations et veiller à documenter les changements.
L’aidant n’est donc pas uniquement un observateur. Il devient acteur du parcours de vie de la personne aidée. Et il a aussi besoin d’être soutenu. Le dossier d’aggravation MDPH est une opportunité pour faire évoluer le cadre de vie de la personne handicapée, tout en reconnaissant le rôle de ceux qui l’accompagnent au quotidien.